Dernier exemple connu de bergerie à pan de bois en Picardie maritime. Le bâtiment a souffert de nombreuses modifications  d’usage, de forme et de matériaux . Ce projet nous a amenés à réaliser une étude d’archéologie du bâti et de tracéologie, permettant de mettre en œuvre des procédés de restauration respectueux de l’état et des techniques originelles.

  • étude iconographique réalisée sur la base de plusieurs tableaux et photos anciennes.
Une fois l’étude du bâtiment terminée, les bois identifiés sont choisis sur pied selon la taille et la forme des arbres recherchés.

S’agissant de bois de brin de faible diamètre, ceux-ci sont collectés en éclaircie dans du taillis de chêne jeune puis débardés à cheval en bord de chemin, avant d’être chargés par un engin.
Ils seront ensuite façonnés à la main en respectant au mieux les techniques d’époque: fendage, sciage de long, équarrissage à la hache.
équarrissage au moyen de cognées d’un sommier
La mise sur épure des pans de bois et des fermes s’est fait en extérieur sur terrain imparfait avec des techniques de travail très proches de celles d’origines. La mise en situation permet de valider ou d’écarter certaines croyances sur les pratiques traditionnelles.
La réalisation d’une maquette a permis de tester la stratégie de levage « à la main » de ce type de bâtiment.
Le bâtiment  a été remonté sur le site du musée de plein air de Villeneuve d’Ascq, lors du w-e d’ouverture de la saison 2014.
Levage à la main selon des techniques d’époque. 
Le levage s’est déroulé sur 2,5 jours à 4 personnes, hors chevronnage.
Les chevrons en peuplier grisard, équarris 2 faces ou sciés en long, sont chevillés dans les pannes.
La bergerie a reçu un bardage traditionnel en Peuplier grisard et Aulne, ainsi que des portes à ossature en chêne.
les 4 fermes neuves s’intègrent parfaitement au bâtiment en respectant scrupuleusement les dimensions et formes originelles.
Les portes sont en aulne et ossature chêne, assemblages des traverses à queues d’arondes,
Elle accueille des moutons Boulonnais depuis 2015.
Ce projet  exemplaire a permis de se mettre en situation pour l’intégralité de sa réalisation et d’éclairer ainsi les connaissances sur les savoirs faire liés à ce type de bâti d’une part, mais il a également permis de prouver qu’il est possible de commercialiser un travail « à l’ancienne » qui d’ordinaire est réputé économiquement impossible.